Mardi 15 septembre 2020

Représentation n°1 des Silencieuses à l’École d’ingénieur·e·s Telecom Paris.

Retours des élèves suite au spectacle :

– Je viens d’un DUT où nous n’étions que 3 filles sur 60. 21% de filles à Télécom Paris, c’est donc une amélioration, pour moi !
– Je suis étonné de découvrir qu’il y a autant de textes misogynes au cours des millénaires. J’étais aussi étonné d’entendre des femmes qui portaient leurs voix avant la Révolution Française.
– J’ai aimé entendre un homme porter la voix de ces femmes. Souvent on entend des hommes et des femmes qui ont une image négative d’un féminisme toujours extrémiste. Je pense qu’aujourd’hui c’est bien de faire comprendre ça aussi par la douceur
[→ Cela me permet d’évoquer l’interdit posé sur la douceur, la sensibilité et les larmes chez les garçons]
– Vous nous appelez à une prise de conscience individuelle, mais je pense que rares sont les hommes qui ont envie de renoncer sciemment à leurs privilèges, même s’ils sont informés des problèmes. Et comme ce sont les mêmes privilégiés qui tiennent le pouvoir, ça peut difficilement évoluer.
[→ Je réponds que je suis d’accord avec lui (le travail sur soi ne suffit pas s’il n’est pas aussi soutenu par une démarche globale de la société) mais que je ne peux personnellement agir QUE sur ce qui dépend de moi. Je tiens à témoigner également que, individuellement, ça vaut la peine de faire ce travail sur soi. Je trouve un intérêt, en tant qu’homme, à sortir du patriarcat. Ce qui nous permet d’interroger ensemble les avantages que peuvent retirer les hommes à renoncer en conscience à certains de leurs privilèges : se rapprocher de sa compagne et de ses enfants ; mieux comprendre les femmes ; investir plus pleinement son rôle de père ; refuser de voir le travail empiéter sur sa vie de famille ; prendre soin de soi et des siens ; être un humain plus entier qui ne renonce pas à sa sensibilité, à ses émotions…]
– Chez nous, les femmes ont globalement moins de libertés qu’ici en France. C’est vrai qu’un effort doit venir des hommes, mais je crois qu’il faut aussi que les femmes commencent à désobéir plus. Il me semble que souvent les femmes acceptent la façon dont les choses fonctionnent, et trouvent même parfois des raisons pour justifier le fait que ce système se perpétue.
[→ Je réponds qu’il est vrai que la misogynie ne se transmet pas uniquement par les hommes, mais qu’il me paraît difficile (ou peut-être un peu trop facile) d’exiger des femmes qu’elles désobéissent. Je peux en tout cas accompagner leur mouvement de libération en me libérant moi-même des réflexes patriarcaux qui m’emprisonnent.]
– Je trouve qu’il faudrait travailler sur le rôle et l’image de l’homme dans la société, et comment les femmes et les hommes voient ce rôle.